Outsiders : des vignerons qui viennent de loin

Avant-hier, il y avait dégustation Chez Boris Saint-Honoré. Et dans sa cave, neuf vignerons proposaient leurs productions, tous du Languedoc, et pourtant tous d'ailleurs.

En fait, ce groupe de "Outsiders" se constitue de vignerons du Languedoc qui ne sont pas originaires de cette région : ils viennent d'Angleterre, d'Irlande, d'Ecosse, des Pays-Bas, de Suède, de Nouvelle-Zélande, des Etats-Unis, d'Australie ou du Bordelais... Autrefois, ils travaillaient dans la pub, le marketing, l'enseignement, l'informatique ou la finance, mais ils ont préféré aller se perdre dans les vignes du Languedoc-Roussillon. 

Alors bien sûr, ils n'ont pas tous vraiment le même accent que leur vin.

Robin Wiliamson a un accent anglais et son vin sent bon le... quartz du domaine de Saumarez dans lequel pousse sa vigne. Il en est tellement fier qu'il propose un système de parrainage de pieds de vigne à ses clients : le parrain reçoit alors un certificat de parrainage et une bouteille de vin par an, qu'il peut aller chercher sur place ou recevoir chez lui. Il peut venir tailler son pied de vigne quand c'est le moment.

J'ai aussi discuté avec Liz Bowen, anglaise elle aussi, s'est installée au domaine Sainte-Croix avec son mari, après une expérience de caviste. "Nous en avons eu assez de vendre le vin des autres, nous avons choisi de faire nous même ce que nous voulions vendre", raconte-t-elle.

Vianney Fabre, lui, est né dans le Bordelais. Et son père, viticulteur dans cette région, est tombé amoureux d'un ceppage qui profite bien du sol du Château d'Anglès : le mourvèdre. Alors, hop, la famille s'est délocalisée elle aussi.

Quant à John Bojanowski, c'est le Carignan qui l'a attiré dans des terres loin de ses origines américaines, au Clos du Gravillas. Et il dit tenter de faire, sur ses huit hectare "un vin élégant avec des cépages pas élégants". 

Pour résumer, l'ambiance était à l'échange et au tintement de verre, et je suis rentrée avec l'envie d'explorer ses terres fécondes et ensoleillées que je connais très mal. Et celle de revenir Chez Boris explorer sa carte de boeufs qu'il élève lui-même dans l'Aubrac.