MIF EtolCoton bio. C'est amusant, quand vous parlez "alimentation bio", votre interlocuteur vous répond : écolo, légumes oubliés, tomates rabougries, la nature, la malbouffe, le cancer. Mais si vous dites "coton bio", l'oeil s'allume et "j'ai une serviette/un t-shirt/un machin en coton bio, et c'est vraiment super doux". Du coup, oubliant nos engagements à sauver la planète, tout le monde a envie de coton ou de textiles bio chez lui. Parce que c'est juste mieux. C'est un peu comme quand on m'a annoncé, un jour, que la crème de marrons était bonne pour le régime. J'en aurais mangé des tonneaux...

Le seul hic, c'est que le coton bio est plus cher que le coton normal. 

Létol, marque des Tissages de Charlieu, a choisi d'internaliser la totalité de la main d'oeuvre néccessitée par la fabrication de ses étoles : création, filage, tissage, couture, tout se fait en interne... et se vend directement aux magasins. Elles sont donc entièrement fabriquées en France, certes, avec les coûts que cela représente, mais se maintiennent à un prix raisonnable, grâce au faible nombre d'intermédiaires.

Eric Boël, PDG de Létol, a lancé Alter-tex : un groupe d'entreprises du textile, désireuses de s'inscrire dans une démarche de développement durable, avec un label. Des étoffes fabriquées avec des matières premières durables - écolo, recyclable ou éthique - (à 80 %), dans des usines françaises (pour le social et le créatif), avec un dispositif particulier pour le prix.

C'est simple : oui, le coton bio - matière première - est plus cher que l'autre, oui, produire en France, c'est plus cher qu'en Chine... mais pas au point de multiplier le prix de mon t-shirt par deux. 

Regardez voir : la matière première du pain, c'est la farine. Si j'achète ma farine deux fois plus cher, ça va changer le prix de ma baguette, c'est sûr. Mais ça ne va pas le multiplier par deux, parce que dans le prix de ma baguette, il y a le salaire du boulanger, le loyer de la boulangerie, le prix du levain, le four, la blouse du boulanger, et tous ces coûts-là n'ont pas été multipliés par deux. Alors pourquoi mon t-shirt en coton bio serait 40 % plus qu'un t-shirt standard alors que seul le coton bio et quelques démarches environnementales rendent sa fabrication plus chère ?

Au final, comme pour mon pain, je choisis de vendre mon t-shirt, ou mon étole au juste prix, et du coup, j'en vends beaucoup plus. C'est comme ça que les Tissages de Charlieu sont passés de 35 à 70 emplois... et que tout le monde a le sourire et une étole multicolore, parce que, si, si, il y a du coton bio qui n'est pas beige uni !


 


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