Une tablette au bout des doigts...

J'ai écrit 5 bouquins et j'en ai lu quelques-uns, aussi. En bonne littéraire, je suis perplexe devant l'idée d'un livre numérique. Et pourtant, comme je vous le disais l'autre jour, je suis sûre que le numérique est l'avenir de l'édition, d'autant plus pour des générations qui sont nées une tablette au bout des doigts. 161 000 visiteurs au Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil, dont une grande partie était des familles, sont là pour en témoigner. 

Chez Youboox, ils en sont sûrs de chez sûr. L'avenir de l'édition sera numérique ou ne sera pas. L'idée : faire payer l'usage du bouquin plus que la possession, mais pas forcément par le lecteur. Eh oui, c'est malin... Je vous explique.

En tout, un livre "en papier" est lu en moyenne 10 fois, mais payé une seul fois. Qu'il soit lu une ou quarante fois, l'auteur reçoit les mêmes droits d'auteur, le libraire et l'éditeur la même rémunération. S'il n'est lu qu'une seule fois, l'acheteur s'est en quelque sorte fait avoir.

Sur Youboox, un site de lecture numérique, je peux lire tous les livres que je veux gratuitement. Simplement, comme à la télé, il y a des pubs au début de ma lecture. Au total, plus le livre est lu, plus la pub est vue, plus l'annonceur paye et donc plus l'éditeur et l'auteur gagnent de l'argent. Et pendant ce temps, j'ai lu tous les livres que je voulais sans payer. Si je m'abonne, je paye, mais je n'ai pas de pub : donnant-donnant. 

En tant qu'auteure, je dois dire que l'idée de mesurer le succès d'un livre à son nombre de lectures est plus logique que de le faire avec les chiffres de vente ou de tirage. Et en tant que lectrice, j'ai toujours envie, quarantenaire que je suis, de corner les pages, tripoter le papier et calligraphier mes notes au porte-mine. Pourtant, l'édition numérique (et donc la lecture, littéraire ou pratique, ancienne ou contemporaine) accessible gratuitement, c'est une belle idée, non ?